Cette Renault R4 transformée en voiture électrique peut parcourir 170 km !

En tant que sauveur du monde, défenseur du solaire et de l’éolien, fan de développement durable et militant contre le nucléaire, donc en tant qu’écologiste, a-t-on le droit de trouver les voitures bien ?

Est-ce encore une voiture ancienne ? Visuellement oui, la R4 date de 1966. Mais la technologie E est des temps modernes, l’autonomie est d’environ 170 km.

Pade a acheté la R4 en 2011

Thomas Pade, grand, mince, chemise blanche en lin et Birkenstocks brunes, ouvre le capot, sourit malicieusement : « J’ai travaillé trois mois sur ce projet, la transformation ne s’est pas faite DANS le garage, mais AVANT ». Pourtant, son « projet R4 » a commencé il y a onze ans déjà. C’est alors que le sexagénaire a acheté la onzième R4 de sa carrière d’automobiliste.

Les moteurs à essence avaient d’abord 30, puis 34 CV. Désormais, le moteur électrique développe 22, voire 71 CV à court terme. Les batteries sont réparties sur toute la voiture.

Avant, il connaissait chaque vis, avant il roulait jusqu’en Grèce avec 30 CV et une boîte de vitesses à revolver. Il fallait bien qu’il en ait une autre à un moment ou à un autre, c’était évident. Il lui a fallu 1500 heures pour terminer sa petite caisse à quatre portes.

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Puis il montre alternativement les sièges avant et arrière. La banquette arrière est d’origine en similicuir, l’avant est en cuir véritable. Il l’a découvert il y a onze ans pendant sa pause déjeuner : « Il y avait un énorme canapé dans la rue lors d’une vente d’encombrants, j’ai simplement sorti mon canif et je me suis servi ».

L’histoire de la R4 se lit sur son visage

Dans le style, bien sûr, en français : l’autocollant anti-nucléaire ne doit pas manquer – autrefois, le propriétaire de la R4, Thomas Pade, a même organisé des manifestations contre le nucléaire.

L’amateur de voitures anciennes est un autodidacte de l’électricité

Pade est mécanicien et commercial dans l’industrie, mais pas électricien. « Je suis autodidacte », explique-t-il, « et Google est une merveilleuse invention ». Pendant un an et demi, il a lu, s’est procuré des pièces d’occasion et a rencontré de nouvelles personnes qui l’ont initié de plus en plus profondément à la matière. Un jour, il s’est dit : « J’ai besoin de ces pièces ». La manière dont elles sont arrivées dans la voiture était de l’improvisation.

Vieille comme neuve : cette voiture électrique se recharge aussi avec une prise de type 2. Mais uniquement à la maison, la recharge ne fonctionne pas sur les bornes publiques.

La boîte de vitesses d’origine à trois rapports a été conservée, mais Pade n’utilise jamais la première : « 0 à 70 km/h en deuxième vitesse, puis jusqu’à 120 km/h en troisième ». La cloche d’embrayage est de marque, le moteur a la taille d’une boîte à chaussures, 22 ch de puissance nominale et 71 ch de puissance de pointe et – à retenir : 194 Nm de couple.

La R4 pèse 30 kilos de plus en tant que voiture électrique

La fulgurante Renault électrique pèse environ 700 kilos, moteur électrique et batterie compris, soit seulement une trentaine de kilos de plus qu’avec un moteur à essence à quatre cylindres.

La petite voiture (3,66 mètres de long !) s’élance comme si elle voulait gagner le Tour de France. Pade a repoussé le toit pliant, n’entend pas le moteur, ne sent pas les gaz d’échappement. Puis nous nous arrêtons dans un champ devant des éoliennes, l’écologiste jette un coup d’œil par le toit et sourit : « La durabilité ne doit pas être une contrainte ou un renoncement, tout le monde doit y prendre plaisir ».

Bien sûr, il continue à réparer des moteurs à essence et des boîtes de vitesses dans son atelier en sous-sol pour des amis de la scène R4, qu’il connaît par cœur depuis longtemps. Et bien sûr, il aime les voitures. On a aussi le droit d’être un écologiste. Pade : « La durabilité peut fonctionner si ce ne sont pas quelques-uns qui font beaucoup, mais chacun un peu ».