Et puis il y a quand même un jour où l’on est à nouveau flashé. C’est quand le numéro +39 0536… apparaît au téléphone, que tu réfléchis un instant, Italie, Maranello, que tu décroches et qu’une voix amicale t’explique dans le meilleur italien-anglais que tu pourras conduire une Daytona SP3 dans deux semaines.

Les portes papillon dirigent l’air vers les radiateurs latéraux.
Comme j’ai du mal à y croire, je me permets de demander des précisions. Et la gentille dame en rajoute une couche – en parlant de Spa-Francorchamps. Et je me contente de répondre maladroitement : « Yes, I come ! »
Daytona SP3 : 1,9 million d’euros pour une édition limitée à 599 exemplaires
Ce que tout cela signifie : Ferrari me laisse conduire à Spa une de ces targas ultra-crues, à 1,9 million d’euros et limitées à 599 exemplaires ? Dix jours plus tard, je suis effectivement à côté de la voiture en Belgique.
Quoique – voiture ne semble pas être le bon terme, œuvre d’art serait plus approprié. Qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête des Italiens ?

La partie amovible du toit ne peut pas être rangée sous le capot avant, mais le vent de la course sèche parfaitement les cheveux – si on en a…
La Ferrari la plus efficace sur le plan aérodynamique
L’esthétique est l’œuvre du directeur du design Flavio Manzoni. Elle se caractérise par des formes arrondies et musclées en vue latérale, un pare-brise enveloppant et des passages de roue prononcés avec des rétroviseurs extérieurs montés dessus.

Le V12 de 6,5 litres est positionné au centre, derrière les passagers. Visuellement et techniquement, c’est une œuvre d’art, 840 chevaux, une voix puissante, 2,85 secondes pour atteindre 100.
L’aérodynamique avancée n’utilise certes pas d’éléments actifs, mais selon Maranello, il s’agirait de la voiture la plus efficace jamais construite par Ferrari sur le plan aérodynamique.
Un V12 d’une puissance fabuleuse de 840 chevaux
En chiffres, cela signifie une vitesse de pointe de plus de 340 km/h, un régime maximal de 9500 tours et une vitesse de 200 km/h départ arrêté en 7,4 secondes. En toutes lettres : sept virgule quatre !

Comme dans le sport automobile : les pédales peuvent être adaptées individuellement à la taille du pilote.
Le cockpit s’inspire tout autant des voitures de course 330 P3/P4, 312 P et 350 Can Am. On remarque particulièrement les deux sièges qui s’étendent sur le tunnel central. Et c’est là que je m’accroupis maintenant.
Eau Rouge, La Source et Blanchimont m’attendent. Mais je n’ai pas le droit d’accélérer à fond. La vitesse maximale autorisée est de 100 km/h, notamment à cause du bruit, pardon, des sons infernaux.
Les 599 œuvres d’art sont déjà toutes vendues
Pourtant, au fond, entre Les Combes et Stavelot, il devrait se passer quelque chose. Une petite pression sur le bouton de démarrage, et c’est parti. Le moteur s’échauffe en sous-régime, la boîte de vitesses attend son tour en position zéro, le feu est vert, le manettino sur Race, c’est parti.

Avec ses nervures horizontales, l’arrière rappelle la Ferrari Testarossa.
L’admission se règle sur le tirage, les deux tuyaux d’échappement déchirent tous les volets, Eau Rouge et Kemmel Straight encore à mi-puissance, puis plein gaz. L’horizon s’approche de moi à une vitesse qui fait peur.
Pas de doute – cette voiture est une drogue pour l’ego, une déclaration de guerre à la raison. Le fait que la Daytona siffle un peu trop de Super Plus avec 16,2 litres/100 km devrait être aussi indifférent au groupe cible que les presque deux millions d’euros.
D’ailleurs, les 599 œuvres d’art ont toutes été vendues, une folie !
Caractéristiques techniques et prix : Ferrari Daytona SP3
– Moteur V12, centre arrière longitudinal
– Cylindrée 6496 cm3
– Puissance 618 kW (840 ch) à 9250 tr/min
– couple max. 697 Nm à 7250/min
– Entraînement roue arrière/7 vitesses à double embrayage
– L/L/H 4686/2050/1142 mm
– Poids à vide 1485 kg
– 0-100/200 km/h 2,85/7,4 s
– Pointe à 340 km/h
– Consommation 16,2 l SP
– Gaz d’échappement CO2 368 g/km
– Prix 1.949.283 euros